Billetterie

Miquette et sa mère

de Henri-Georges Clouzot , France , 1950

La Belle Époque. Dans une petite ville de province, la jeune Miquette (Danièle Delorme) travaille avec sa mère (Mireille Perrey) dans la boutique familiale. Urbain de la Tour-Mirande (Bourvil), neveu du marquis local (Saturnin Fabre), est épris de la jeune fille. Mais le vieil homme refuse cette union. Après avoir assisté à une représentation, Miquette rêve de théâtre. Après quelques ruses et mensonges, le marquis obtient un rôle pour Miquette dans une tournée…

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« Je sens en moi un besoin de dépaysement. Je suis noyé en France. Je ne vois plus très bien ce qui m’entoure. Le choix de Miquette et sa mère m’est apparu comme un mouvement de retrait. Il a fallu que je me décide à repartir de zéro. » (Henri-Georges Clouzot, L’Écran français n°235, 2 janvier 1950)

Il est évident que Miquette et sa mère surprend dans la filmographie de Clouzot : c’est la première fois qu’il se confronte si frontalement à la comédie - lui qui avoue facilement n’avoir aucunement le sens de l’humour - , et qu’il réalise un film en costumes.

Miquette est pour lui un choix par défaut. Engagé auprès d’un producteur et sans aucune latitude pour faire le film qu’il projette depuis plusieurs années (La Chambre obscure), le cinéaste se voit contraint de choisir entre plusieurs projets. Ce sera l’adaptation de ce classique du Boulevard, signé Robert de Flers et Gaston Arman de Cavaillet. Mais dès le début de la production, la rumeur circule dans la presse : « Les producteurs veulent du Clouzot, mais du Clouzot rose. Ils l’auront leur rose, mais ce sera un rose vachard. » Clouzot réunit des monstres sacrés confirmés ou en devenir : le fidèle Jouvet, Danièle Delorme, tout juste auréolée de son succès dans Gigi de Jacqueline Audry, l'excentrique Saturnin Fabre, et le jeune Bourvil.

Au finale, ce divertissement ne rencontre pas le succès public. Pourtant, Clouzot a mis sa patte dans cette adaptation, assombrissant ces personnages trop légers et comiques. Il a traité le film par la parodie, l’exagération, y a ajouté des intertitres moqueurs et a même pris le soin d’ajouter deux personnages un peu malmenés, les auteurs de la pièce.

« Il ne s’agit pas d’un simple repos que Clouzot s’accorde. […] À peine eue la tentation de Miquette, il bifurque. La pièce cesse d’appartenir à ses auteurs. Avec toutes les apparences de la tendresse, voire de respect, il en fait une esclave assez stupide. C’est un rapt prémédité.[…] Clouzot a construit une sorte de reportage d’allure impartiale, en réalité d’un parti pris féroce, souligné d’un coup d’ongle la sottise triomphante ou la lâcheté en habit de gala. C’est le type même du faux film bon-enfant. Pour un peu, on dirait qu’il s’agit du premier ouvrage pessimiste de Clouzot. » (François Chalais présente H. G. Clouzot, ed. Jacques Vautrain).

Miquette et sa mère
France, 1950, 1h35, noir et blanc, format 1.37
Réalisation : Henri-Georges Clouzot
Scénario : Henri-Georges Clouzot, Jean Ferry, Jean Clouzot (sous le pseudonyme de Jérôme  Geromini) d’après la pièce éponyme de Robert de Flers et Gaston Arman de Cavaillet
Dialogues : Henri-Georges Clouzot
Photo : Armand Thirard
Musique : Albert Lasry
Montage : Monique Kirsanoff
Décors : Georges Wakhévitch
Costumes : Georges Wakhévitch, Jean Zay
Production : Raymond Borderie, Paul-Edmond Decharme, Robert Dorfmann, Alcina, Compagnie Industrielle et Commerciale Cinématographique, Silver Films
Interprètes : Danièle Delorme (Miquette), Louis Jouvet (Monchablon), Mireille Perrey (Mme Grandier), Bourvil (Urbain de la Tour-Mirande), Saturnin Fabre (le marquis de la Tour-Mirande), Paul Barge (l'abbé), Joëlle Bernard (une actrice), Pauline Carton (Perrine), Solange Certain (une actrice), Dandy (Pierre), Jeanne Fusier-Gir (Mlle Poche), Madeleine Suffel (Noémie), Henri Niel (Lahirel), Jean Témerson (Saint-Giron)
Sortie en France : 14 avril 1950

Ressortie le 8 novembre 2017

Remerciements à Pathé Distribution
Restauration 2K à partir du négatif original sous la supervision de Pathé avec le soutien du CNC (Laboratoire Eclair et L.E. Diapason).

Séances
Icone Billet 17 ACHAT  sa 14 à 14h45 - Villa Lumière
En présence d'Aurélien Ferenczi, ambassadeur Lumière 2017

Icone Billet 17 ACHAT  ma 17 à 11h Pathé Bellecour
En présence de Jean Ollé-Laprune

Icone Billet 17 ACHAT  je 19 à 16h30 - Pathé Bellecour
En présence de Karine Silla

 

 

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