Posté le 18.10.2017 à 15H00
Un feu d’artifice d’anecdotes hilarantes : l’acteur et réalisateur s’est révélé être un véritable show-man, lors de sa master class hier à la Comédie Odéon. Extraits choisis.
© Institut Lumière / Bastien Sungauer
À ses débuts, assistant de Rivette, Truffaut :
« Moi je tournais avec eux, j’étais très content d’être leur assistant et de travailler, mais leurs films ne me parlaient pas vraiment. De Truffaut j’aimais bien La Peau douce, ou Tirez sur le pianiste, mais là on tournait Une belle fille comme moi, Domicile conjugal – il esquisse un baillement – avec Rivette formidable, on fait un film qui dure 14 heures…mais ça ne me branchait pas vraiment ».
…mais plus proche du cinéma de Cassavetes :
« Quand j’ai vu les films de John Cassavetes, alors que je ne parlais pas du tout anglais, ça m’a emmené…et Monty Hellman aussi : Macadam à deux voies, L’Ouragan de la vengeance… là je me suis dit : western, silence, pas de champ/contrechamp, rien, pas de pognon, ça je n’en savais rien mais ça fait la richesse du truc, le vent qui passe, un truc qui se décroche, le mec qui se retourne, on ne voit rien…Là moi, hop ! ça m’a chopé ! »
… passé à la réalisation un peu par hasard :
« Je mettais tellement d’énergie (à être assistant), je me suis dit ‘Mais pourquoi je ne ferais pas comme mon copain Jacques Rozier: on est six ou sept, on écrit un machin, il suffit d’avoir un coup l’Avance sur recettes ou un petit peu de blé puis on fait un film ! Et c’est parti. »
Le cinéma, une « communion de cinglés » :
« Si le cinéma ça se faisait tout seul, moi je n’en aurais jamais fait. C’est à cause d’une espèce de communion de cinglés qui sont partis sur un projet qu’on arrive à faire quelque chose ».
Avec les acteurs, une entente muette :
« On n’a pas besoin de parler. Moi je renvoie les balles, je ne sais pas ce qu’ils vont faire ».
Rébecca Frasquet