Posté le 16.10.2017 à 12H
Invitée d’honneur du Festival Lumière, l’actrice Tilda Swinton était ce lundi matin à la Comédie Odéon pour une Master Class grandiose. Un échange drôle, généreux et intense, à son image.
© Institut Lumière / Bastien Sungauer
Autographes, selfies et même des accolades. À l’issue de sa Master class tenue ce mardi matin, Tilda Swinton s’est offert un véritable bain de foule à la Comédie Odéon. Pendant plus d’une heure, la « Reine du festival » (comme l’appelle Thierry Frémaux), s’est livré sans détours sur sa carrière et sa vision du cinéma. Même si elle veut nous faire croire qu’elle « n’est pas une actrice », Tilda Swinton a su très jeune qu’elle voulait « faire partie de la tribu de ceux qui font de l’art » : « comme disait le cinéaste Robert Bresson, l’art est un champ de bataille. Il fallait donc être un soldat, mon père était militaire donc cela tombe bien !»
À l’université de Cambridge, la jeune Tilda abandonne l’écriture pour se consacrer au théâtre. Adepte de courses hippiques, elle réussit à vivre pendant un an grâce aux performances d’un étalon nommé Diablerie. Mais c’est le cinéma qui lui offre le gros lot dans les années 80, elle rencontre Dereck Jarman : « la chance de ma vie », dit-t-elle. Le film Caravaggio sorti en 1986 marque le début d’une belle collaboration et d’une amitié forte.
© Institut Lumière / Loic Benoit
En muse de la scène britannique indépendante, Tilda se sent comme un poisson dans la Tamise : « On voulait juste être nous-mêmes », résume-t-elle. Depuis, l’artiste caméléon se plaît à brouiller les pistes. Du cinéma indépendant de Jim Jarmusch aux productions hollywoodiennes de David Fincher, Tilda Swinton abat les clichés et les frontières à chaque instant. Un soldat on vous dit. Ne lui parlez pas de nationalité, d’âge ou d’époque : « la particularité avec le cinéma, c’est qu’il est accessible à tous, partout et tout le temps ! » À la scène, l’anglaise avoue avoir « un penchant pour les personnages au bord du précipice ». Nous, c’est pour la Queen Tilda que l’on craque !
Laura Lépine