DIANE KURYS
file le parfait amour avec le public


Posté le 21.10.2017 à 10H


 

Des souvenirs de son enfance lyonnaise à l’inspiration autobiographique de son travail, la cinéaste a offert au public un échange tout en générosité et en humour, lors de sa master class à la Comédie Odéon.


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© Institut Lumière / Léa Rener

 

« À 11 ans, j’ai écrit sur un bout de papier : un jour, je jure que je serai célèbre ». La petite Diane Kurys qui jouait dans les rues de la Croix-Rousse a gagné son pari sur la vie. « À Lyon, chaque endroit est marqué par un souvenir de mon enfance ou de tournage », a raconté la cinéaste aux allures d’adolescente, dont la sincérité et l’énergie débordante ont conquis la salle.

« Vilain petit canard » en quête de reconnaissance, elle quitte le cocon familial à 16  ans pour rejoindre en Israël son amoureux – le futur réalisateur – Alexandre Arcady. De retour en France, elle devient comédienne, un emploi « frustrant  » pour cette femme qui a soif de liberté. Elle se lance alors dans l’écriture d’un roman autobiographique, qui deviendra le scénario de Diabolo Menthe : « C’est un film qui s’est fait en quelques mois. Le jour de sa sortie, le 14 décembre 1977, le film a obtenu le Prix Louis-Delluc. Dans mon Astroflash du jour, il était écrit : “le sujet est à l’apogée de sa gloire ! “ » lance-t-elle à un public hilare. Diabolo Menthe fait plus de 3 millions d’entrées et Kurys entre dans l’histoire du cinéma français.

Après son Coup de foudre, nommé à l’Oscar du meilleur film étranger, la cinéaste renoue avec le film d’époque dans Les enfants du siècle. Un tournage pendant lequel elle voit « sous sa caméra, le couple Binoche/Magimel se former ». En 2013, elle retourne aux « origines familiales » avec le très intime Pour une femme, tourné à Lyon. Elle lève alors le voile sur un secret de famille  : « En repensant à certains moments de mon enfance, je me suis dit que je n’étais peut-être pas la fille de mon père. En faisant ce film, je me suis réconciliée avec mon enfance ». La gamine de la Croix-Rousse est devenue une femme apaisée, toujours aussi passionnée par son métier : « Je crois que l’on fait des films pour se connecter aux autres, pour ne pas se sentir seul ».

 

Laura Lépine

Catégories : Lecture Zen