JEAN-FRANÇOIS STÉVENIN
pas comme les autres


Posté le 16.10.2017 à 13H00


 

« Vous savez Jean-François, c'est une journée comme les autres », voici ce que doucement murmura François Truffaut à Jean-François Stévenin, qui vient de tourner la grande scène du monologue inspiré qui clôt L'argent de poche (1976).

 

DOUBLE-MESSIEURS-1986


Truffaut tentait ainsi de faire revenir à la banalité salvatrice du monde, un Stévenin qui porte en lui l'enthousiasme perpétuel du "tout est possible" des grands autodidactes. Revoir Stévenin jouer cet instituteur qui prodigue un discours noblement exalté à ses élèves, pour les inciter à embrasser le monde, est encore aujourd'hui unique. Stévenin est un homme gracieux tout à fait à part. Un acteur fin, un cinéaste fantasque et féminin hanté par des histoires d'hommes qui bougent tout le temps.

En 1978, Stévenin va où le vent le porte et réalise Le Passe-Montagne, une histoire de quête magique vers une vallée merveilleuse. Flanqué du doux Jacques Villeret, il avance à travers les sommets et hurle de la poésie allemande. C'est imprévisible et génial, d'ailleurs le film est dédié aux indiens !

Huit ans plus tard, Stévenin reprend la route et file avec Yves Afonso pour un Double messieurs à la rencontre fortuite d'une femme, Carole Bouquet. Le film est fait de petits chocs entre des personnages ignorant que tout les rassemble. Beaucoup d'amour toujours, en 2002, date à laquelle, Stévenin plante son campement indien dans la nature française avec Mischka et un nouveau duo masculin (avec l'acteur tout rond Jean-Paul Roussillon). Là encore, Stévenin explore la liberté, la beauté de circuler sous la seule condition d'être solidaire. Pour le reste, comme il le dit dans Le Passe-montagne : « faut laisser glisser ».

 

Virginie Apiou

 

 


Invitation à Jean-François Stévenin

Catégories : Lecture Zen