Trois questions à
JEAN-PASCAL OSWALD


Posté le 18.10.2017 à 10H00


 

Répétitions, chef d’orchestre hors pair et astuces de musicien. Membre de l’Orchestre national de Lyon depuis 1988, Jean-Pascal Oswald nous livre les coulisses du Ciné-concert Harold Lloyd organisé ce mercredi à l’Auditorium


Oswald
© Orchestre national de Lyon

Le film The Kid Brother réalisé par Harold Lloyd est mis à l’honneur lors du premier ciné-concert du 9e festival Lumière. Comment vous préparez-vous pour un tel événement ?

Avant les répétitions générales, il y a un travail individuel. Je commence par me procurer le film, puis je travaille seul afin de déchiffrer la partition. Pour ce ciné-concert, nous avons débuté les répétitions ce mardi matin, avant de faire un filage total de l’œuvre. Sur cette représentation, on a la chance d’être dirigés par le chef d’orchestre Carl Davis qui a récréé entièrement la bande-son du film d’Harold Lloyd qui a composé de nombreuses musiques de films. Pendant les répétitions, il a un moniteur sur lequel le film est diffusé, ce qui donne le tempo à l’orchestre. Il travaille d’abord sur le texte musical puis sur la synchronisation avec les images.

En tant qu’alto solo au sein de l’Orchestre de Lyon, vous avez participé à de nombreuses représentations. Quelle est la spécificité d’un ciné-concert ?

Le ciné-concert est un genre de représentation que j’aime et pour lequel il y a un réel engouement du public. Sans compter que l’Orchestre national de Lyon a été le premier en France à en faire, sous l’impulsion du chef d’orchestre américain David Robertson. Le défi est pour un ciné-concert est de coller le plus possible aux scènes. Sur un film muet, le réalisateur avait d’autant plus le souci du rythme pour marquer les changements de ton des différents plans. On passe, en instant, d’une scène d’amour à une scène burlesque. Nous devons donc réagir à la seconde près pour respecter le rythme propre à chaque film. Une autre spécificité est l’émotion de jouer sur scène avec un film en live. J’adore la façon dont le public réagit, on voit les gens rirent. Cela change complètement des concerts classiques où les gens sont plus passifs.

Quel rapport entretenez-vous avec le septième art ?

Je vais beaucoup au cinéma et mes goûts sont très éclectiques. Je suis d’ailleurs venu plusieurs fois au Festival Lumière, notamment par le biais du réalisateur Christian Carion que je connais. L’exercice du ciné-concert est vraiment intéressant, d’abord parce qu’il me permet de découvrir des films mais aussi par le plaisir que l’on ressent en tant que musicien. J’ai d’ailleurs pris l’habitude depuis plusieurs années d’installer un rétroviseur de vélo sur mon pupitre pour voir le film diffusé derrière nous pendant le ciné-concert !


Propos recueillis par Laura Lépine

 


Ciné-concerts Harold Lloyd

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