Lorsqu’Alvy rencontre Annie, il lui fait partager ses névroses, l’initie aux théories de Kierkegaard et aux grandes interrogations métaphysiques. Bref, il l’aime.
Deux ans avant Manhattan, Annie Hall marque un virage décisif dans l’œuvre de Woody Allen et rafle quatre Oscars, dont celui du meilleur film. « Cette confession à la fois déchirante et inénarrable où un auteur introspectif élucide un pan de sa vie privée sur les écrans, avec un mélange d’audace et de lucidité qui nous subjugue, est un palier nouveau pour le comédien. […] Il nous semble qu’avec Annie Hall, Woody Allen devient le premier grand comique international qui ait dépassé le personnage du naïf, de l’innocent ou de l’irresponsable, pour se présenter à nous sous un aspect totalement adulte. » (Robert Benayoun, Positif n°199, novembre 1977)
Chronique de l’échec amoureux, Annie Hall s’impose par sa liberté formelle, risquant les apartés, les passages au dessin animé et les digressions les plus imprévisibles. Dans un génial monologue d’introduction, Woody Allen s’adresse au spectateur, et en fait son complice et confident. En narrateur impudique, le cinéaste nous dit tout, depuis sa première dépression, à l’âge de 6 ans, lorsqu’il découvre que l’univers est en expansion, jusqu’aux déboires sexuels de son couple qui bat de l’aile.
Film pessimiste et tendre sur la vie conjugale, Annie Hall est également une grande déclaration d’amour à New York, au 7e art et à Diane Keaton. Woody Allen emprunte à son ancienne compagne son vrai patronyme, Hall, et lui taille un rôle sur mesure. Avec Annie Hall, le réalisateur compose l’un des plus beaux portraits de femmes du cinéma américain. La silhouette dégingandée de Diane Keaton, flottant dans ses vêtements d’homme, sorte de pendant féminin d’Allen, se découpera toujours dans la filmographie du cinéaste.
Annie Hall
États-Unis, 1977, 1h33, couleurs, format 1.85
Réalisation : Woody Allen
Scénario : Woody Allen, Marshall Brickman
Photo : Gordon Willis
Musique : Carmen Lombardo, Isham Jones, Tim Weisberg, Eric Coates, Wolfgang Amadeus Mozart
Montage : Wendy Greene Bricmont, Ralph Rosenblum
Décors : Robert Drumheller, Justin Scoppa Jr.
Costumes : Ruth Morley
Production : Charles H. Joffe, Rollins-Joffe Productions
Interprètes : Woody Allen (Alvy Singer), Diane Keaton (Annie Hall), Tony Roberts (Rob), Carol Kane (Allison), Paul Simon (Tony Lacey), Shelley Duvall (Pam), Janet Margolin (Robin), Christopher Walken (Duane Hall), Colleen Dewhurst (Mrs. Hall), Mordecai Lawner (Mr. Singer), Marshall McLuhan (dans son propre role)
Sortie aux États-Unis : 20 avril 1977
Présentation au Festival de Locarno : 14 août 1977
Sortie en France : 7 septembre 1977
Remerciements à Park Circus
Restauration 4K par Park Circus et MGM à Deluxe Culver City à partir du négatif original 35mm et supervisée par Grover Crisp en coopération avec le bureau de Woody Allen.
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