Cocktail Molotov

Diane Kurys a débuté sa carrière de comédienne en 1970, au théâtre d’abord avec Jean-Louis Barrault, puis au cinéma et à la télévision. En 1977, lasse d’attendre les propositions, elle écrit un scénario en quinze jours et décide de le tourner elle-même, faute d’avoir choisi un réalisateur. Premier film, premier succès, c’est Diabolo menthe. Trois ans plus tard, elle réalise la suite de cette histoire, Cocktail Molotov.

Histoire d’un trio en mouvement, le film s’annonce comme un voyage initiatique. Fuyant ses problèmes familiaux, Anne va bientôt devoir faire face à une grossesse non désirée. Il va falloir prendre des décisions, et grandir plus rapidement que prévu. Cocktail Molotov est un film sur la fin de l’adolescence, universelle quelle que soit l’époque.

Tourné dix ans après Mai 68, Cocktail Molotov ne se voulait pas une reconstitution historique des événements. On reprochera à Diane Kurys ses anachronismes, son manque de réalisme. Mais pour elle, Mai 68 est hors-champ, et les échos des barricades ne parviennent aux protagonistes que de manière étouffée. Le trio passera à côté de l’Histoire par laquelle il ne se sent pas forcément concerné.

« L’idée d’écrire Cocktail Molotov est venue à partir de l’idée du titre. Après Diabolo menthe, j’ai voulu goûter autre chose, un autre mélange, plus fort, plus violent. Après le doux-amer, le malheur d’avoir 13 ans, le lycée, l’ennui, le sentiment qu’on n’en finira jamais de grandir ; après le regard rapide (trop rapide) sur une adolescente petite-bourgeoise, un peu triste, un peu déchirée, j’ai eu envie de raconter l’explosion, la révolte, la fugue, la fuite en avant, la première histoire d’amour, la première, la vraie, la seule ? J’ai voulu me rappeler la première fois qu’on dit non, la première gifle, la première porte qu’on claque, le premier baiser, la première vraie caresse. 18 ans. L’âge du refus, de l’intransigeance, de la violence, l’âge où ça commence vraiment. » (Diane Kurys)