À seulement 33 ans, William Friedkin est déjà un vétéran de la télévision en direct et un spécialiste du documentaire. Après quelques incursions discrètes dans le long métrage, il s’impose avec French Connection comme l’un des cinéastes les plus prometteurs de sa génération.
Inspiré de l’affaire Angelvin, fait divers ayant défrayé la chronique en 1962, French Connection nous entraîne dans une course effrénée de Marseille à Brooklyn pour démanteler cette « filière française ».
Avec une rigueur toute documentaire, William Friedkin capture l’atmosphère new-yorkaise. C’est la ville qui inspire au cinéaste sa séquence la plus remarquable, une filature brillamment exécutée entre une voiture et un métro aérien. « Au contact de New York, de Park Avenue, de la 86e rue et du métro aérien, les choses se sont mises en place d’elles-mêmes » affirme le cinéaste (Friedkin Connection, éd. de La Martinière). Point culminant du film, cette course-poursuite, disputée comme une partie d’échecs, restera dans les mémoires.
Dans ce polar sobre à la narration bien ficelée, Friedkin s’illustre par l’efficacité de son style et une mise en scène furieuse. Le jeune cinéaste fait preuve d’une belle intuition dans le choix de ses acteurs, qu'il dirige avec précision. Dans la peau d’un flic irascible et brutal, Gene Hackman, habitué aux seconds rôles, trouve un personnage à la mesure de son talent. Dans Jeune Cinéma, Claude Benoît déclare : « Avec French Connection, William Friedkin fait revivre le film noir des années 50, celui de Fritz Lang ou de Samuel Fuller. Il l’actualise cependant, non tant par la nature de son propos que par la vigueur de son style. » (Jeune Cinéma n°62, avril 1971)
Film coup de poing, French Connection bat des records d’entrées en France comme aux États-Unis et le film est nommé pour huit Oscars. Il en obtiendra quatre. Ce thriller nerveux inaugure l’œuvre complexe de Friedkin et cet univers personnel où le Bien et le Mal se disputent sans cesse la partie.
French Connection(The French Connection)
États-Unis, 1971, 1h44, couleur, format 1.85
Réalisation : William Friedkin
Scénario : Ernest Tidyman, d’après le roman éponyme de Robin Moore
Direction artistique : Ben Kasazkov
Photo : Owen Roizman
Musique : Don Ellis
Montage : Gerald B. Greenberg
Décors : Edward Garzero
Costumes : Joseph Fretwell
Effets spéciaux : Sass Bedig
Production : Philip D’Antoni
Interprètes : Gene Hackman (Jimmy "Popeye" Doyle), Fernando Rey (Alain Charnier), Roy Schneider (Buddy Russo), Tony Lo Bianco (Sal Boca), Marcel Bozzuffi (Pierre Nicoli), Frédéric de Pasquale (Devereaux), Bill Hickman (Mulderig), Ann Rebbot (Marie Charnier)
Sortie aux États-Unis : 9 octobre 1971
Sortie en France : 14 janvier 1972
Remerciements au distributeur Les Bookmakers
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