Une maison sombre dans une rue paisible, à la tombée de la nuit. Une lumière qui s’échappe par la fenêtre du premier étage. Un réverbère solitaire qui illumine la rue. C’est L’Empire des lumières, une série de tableaux peints par René Magritte en 1954, qui inspirera à William Friedkin l’une des images les plus mémorables de sa carrière.
Vendu à plus de treize millions d’exemplaires sur le territoire américain, L’Exorciste, de William Peter Blatty, est un phénomène littéraire. Lorsque la Warner achète les droits du roman, Stanley Kubrick, Mike Nichols et Arthur Penn sont envisagés pour diriger l’adaptation. Tous trois déclinent l’offre et c’est Blatty lui-même qui soumet le nom de Friedkin. La sortie de French Connection convaincra le studio réticent, et le projet est placé entre les mains du cinéaste.
« Trouver un sujet qui touche une corde sensible requiert d’avoir du talent, de l’imagination et d’être capable de humer l’air du temps. […] Je veux être ému ou surpris par ce qu’on me révèle de la condition humaine » déclare William Friedkin dans ses mémoires (Friedkin Connection, éd. de La Martinière). Avec cette fable religieuse, le réalisateur explore les liens invisibles entre le Bien et le Mal, les ténèbres et la lumière. C’est une impitoyable lutte interne qui envahit la jeune Regan, mais aussi le père Karras, en proie à ses propres démons. Possédée, l’enfant rieuse se métamorphose en une créature repoussante, débitant d’une voix d’outre-tombe les invectives les plus scandaleuses. Pour transformer le visage angélique de Linda Blair, il faudra au maquilleur Dick Smith, pionnier en matière d’effets spéciaux, plusieurs semaines d’expérimentations, et, à la jeune fille, près de trois heures de maquillage quotidien.
Dès sa sortie, L’Exorciste fait trembler le box-office. Signant l’un des plus grands titres du cinéma d’horreur, William Friedkin orchestre avec brio les chocs et les secousses de ce combat intérieur, n’épargnant aucun malaise à son audience. La brutalité du film est soulignée par un montage agressif et une bande-son organique, toute en cris et grognements. Accumulant dix nominations aux Oscars, L’Exorciste décroche deux statuettes et quatre Golden Globes. Une chose est sûre, ceux qui l’ont vu s’en souviennent.
L’Exorciste - director's cut (The Exorcist - director's cut)
États-Unis, 1973, 2h02, couleur (Metrocolor), format 1.37
Réalisation : William Friedkin
Scénario : William Peter Blatty d’après son roman éponyme
Photo : Owen Roizman
Effets spéciaux : Marcel Vercoutere
Musique : Jack Nitzsche
Montage : Norman Gay, Evan Lottman
Décors : Bill Malley
Costumes : Joseph Fretwell
Maquillage : Dick Smith
Production : William Peter Blatty, Warner Bros., Hoya Productions
Interprètes : Ellen Burstyn (Chris MacNeil), Max von Sydow (le père Merrin), Lee J. Cobb (le lieutenant William Kinderman), Kitty Winn (Sharon), Jack MacGowran (Burke Dennings), Jason Miller (le père Karras), Linda Blair (Regan), William O’Malley (le père Dyer), Barton Heyman (le docteur Klein), Peter Masterson (le docteur Barringer)
Sortie aux États-Unis : 26 décembre 1973
Sortie en France : 11 septembre 1974
Remerciements à Warner Bros.
Restauration Warner.
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