Billetterie

La Porte du diable

Devil’s Doorway

de Anthony Mann , États-Unis , 1950

Lance Poole (Robert Taylor), un jeune Indien, a combattu dans les rangs de l’armée nordiste durant la guerre de Sécession. Il retourne, auréolé de gloire, sur sa terre natale. À son arrivée, il découvre l’injustice dont est victime son peuple. L’avocat Verne Coolan (Louis Calhern) profite d’une nouvelle loi pour priver les Indiens de leurs terres et provoque un drame sanglant.

PORTE-DU-DIABLE-1950

 

Ancien combattant, Lance Poole reçoit la Medal of Honor, symbole fort de son intégration. Revenu chez lui, il croit vivre en bonne intelligence avec la société blanche. Mais les terres fertiles de son peuple font l’objet de toutes les convoitises. Coolan, un avocat rapace, attise la haine des éleveurs et déclenche volontairement un incident. Pour Lance et son peuple, il n’y a plus d’échappatoire : l’heure est aux représailles.

Anthony Mann, alors réalisateur de films noirs, fait en 1950 ses premiers pas dans le western avec La Porte du diable. Il deviendra une figure majeure du genre, dont il apprécie la liberté formelle, les paysages abrupts et les luttes passionnelles : «  [Le western] n’a aucune règle et avec lui, tout est possible. De lui, surtout, naît la légende et c’est la légende qui donne le meilleur cinéma. […] Le western vous libère. Grâce à lui, vous possédez les plaines, le vent, le ciel, les endroits où vous n’êtes jamais allés » affirme le cinéaste (Positif n°94, avril 1968).

Studio le plus conservateur d’Hollywood, la MGM produit pourtant, sous l’influence de Dore Shary, des films polémiques, traitant du sort des minorités. La Porte du diable fait partie de ce cycle de westerns sensibilisés à la cause indienne, inauguré, la même année, par La Flèche brisée de Delmer Daves.

Mais si le western de Daves invitait à plus de tolérance et cultivait l’espoir, celui de Mann est d’un absolu pessimisme. Dans cette œuvre sombre et lucide, le sang appelle le sang. Le destin individuel de cet homme, promis à une brillante intégration, rencontre le destin collectif d’un peuple tout entier. Pris dans cet engrenage, Poole prend les armes et lutte avec un acharnement désespéré. Se situant résolument du côté des plus faibles, Mann oppose l’amour que les Indiens portent à la vallée qui les a vus naître à l’avidité des Blancs qui veulent s’en saisir. « Sans terre, autant mourir », déclare Poole.

Western à la beauté grave, à la mise en scène d’une brutale simplicité, La Porte du diable témoigne des qualités d’Anthony Mann, de son sens de l’action, du lyrisme et de la violence.

La Porte du diable (Devil’s Doorway)
États-Unis, 1950, 1h23, noir et blanc, format 1.37
Réalisation : Anthony Mann
Scénario : Guy Trosper
Direction artistique : Cedric Gibbons, Leonid Vasian
Photo : John Alton
Musique : Daniele Amfitheatrof
Montage : Conrad A. Nervig
Décors : Edwin B. Willis
Costumes : Walter Plunkett
Production : Nicholas Nayfack, Metro Goldwyn Mayer
Interprètes : Robert Taylor (Lance Poole), Louis Calhern (Verne Coolan), Paula Raymond (Orrie Masters), Mashall Thompson (Rod MacDougall), James Mitchell (Red Rock), Edgar Buchanan (Zeke Carmody), Rhys Williams (Scotty MacDougall), Spring Byington (Mrs. Masters), James Millican (Ike Stapleton)
Sortie aux États-Unis : 15 septembre 1950

Remerciements à Park Circus

 

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