Le Bossu de Notre-Dame

Pour ce trente-quatrième classique d’animation, Disney s’attaque à un monument de la littérature française, Notre-Dame de Paris de Victor Hugo, publié en 1831. Un projet ambitieux mené par le tandem Gary Trousdale et Kirk Wise, à qui l’on doit déjà La Belle et la Bête.

Dans cette France médiévale, la majestueuse cathédrale rythme la vie des habitants. Bien plus qu’un décor, Notre-Dame s’impose comme un personnage à part entière. Du parvis à la charpente, les animateurs arpentent l’édifice et s’imprègnent de son atmosphère. Ils s’inspirent également de la vision gothique de Hugo en étudiant ses croquis et schémas. Dans les studios américains comme dans la nouvelle annexe de Montreuil, les animateurs réinventent un Paris baroque, dans une palette de couleurs tantôt sombres, tantôt chatoyantes. Pour ce jeune studio parisien de Walt Disney France, qui réalise une partie du film, c’est la consécration.

Disney signe, avec Le Bossu de Notre-Dame, une œuvre d’une noirceur inaccoutumée. Le personnage de Frollo, d’une grande complexité, est un homme pieux mais sinistre, animé d’une haine destructrice des bohémiens, en proie à des désirs impurs. Face à ce juge sadique, Quasimodo rejoint la galerie des personnages Disney à l’apparence trompeuse, dont la difformité dissimule un cœur généreux.

Le Bossu de Notre-Dame raconte l’histoire de laissés-pour-compte qui vivent en marge de la société, persécutés pour leur différence. Disney explore ici le thème de l’exclusion : le bossu est banni pour sa laideur, la fougueuse bohémienne est traquée et son peuple contraint de se cacher dans les catacombes de Paris. Disney livre une fable sur l’acceptation et la tolérance, tout en contraste, lyrique et pleine d’humour, à l’animation impeccable.