Le Comte de Monte-Cristo

En 1954, Le Comte de Monte-Cristo, célèbre roman d’Alexandre Dumas père, a déjà été l’objet de nombreuses adaptations cinématographiques. La première ne fut d’ailleurs pas française mais américaine et date de 1908. Depuis, la liste des films (pour le cinéma comme pour la télévision) n’a cessé de s’allonger.

Lorsque le cinéaste Robert Vernay s’attelle à son adaptation, il connaît déjà bien ce roman de Dumas, l’ayant lui-même porté à l’écran une première fois en 1942 avec Pierre Richard-Willm dans le rôle principal. Mais cette version de 1954 est différente : elle est la première en couleurs, bénéficiant de la toute récente technique Gevacolor. Et pour camper Edmond Dantès, assoiffé de vengeance, Vernay choisit Jean Marais qui apporte panache et fougue au personnage.

Le Comte de Monte-Cristo est un film en deux épisodes, deux époques : La Trahison, suivi de La Vengeance. Les deux films (depuis diffusés ensemble) sont d'abord sortis en salles à deux semaines d’intervalle.

Le film ne sera pas unanimement reçu par la critique. François Truffaut n’épargnera pas Robert Vernay dans ses articles pour Arts. Cependant, pour Marcel Huret : « Robert Vernay a su faire bonne mesure, comme il se doit, à la méchanceté très noire des uns, à l’innocence très pure des autres. Il souligne à merveille les gros effets prévus par le romancier, doué d’une imagination folle et maître incontesté du "suspense". […] La mise en scène, assez soignée dans son ensemble, se révèle efficace, puisque la fin du premier épisode laisse le spectateur haletant et impatient de voir s’exécuter la "vengeance" de Monte-Cristo (dont tous les épisodes lui sont pourtant connus d’avance)… » (Radio-Cinéma, 30 janvier 1955)