Sixième film de Guillermo del Toro, Le Labyrinthe de Pan aurait pu être son premier s’il avait, à l’époque, trouvé les financements. Ce projet, il le portait depuis le début des années 1990, ce qui en fait une œuvre éminemment personnelle.
Pour le cinéaste, « la guerre civile est le fantôme qui hante l’Espagne. » Il décide alors de mêler Mythe et Histoire au sein d’un récit à deux niveaux. Partagée entre la réalité cruelle de la marche de l’Histoire, incarnée par Vidal, son beau-père tortionnaire (glaçant Sergi Lopez), et un monde fantastique également effrayant, Ofelia, telle l’Alice de Lewis Carroll, se lance dans un parcours initiatique. Pour elle, deux mondes interagissent.
En dépit de son enveloppe fantastique, Le Labyrinthe de Pan, conte noir et chimérique, est une forte réflexion sur la monstruosité de l’être humain et l’humanité du monstre. Car dans le bestiaire représenté, Vidal n’est pas le moins monstrueux. Film pictural à l'extraordinaire beauté plastique, Le Labyrinthe de Pan révèle tous les talents de plasticien de son auteur, qui convoque ici les ombres de Dalí, Buñuel, Cocteau ou Goya… Le cinéaste met le fantastique au service de la création d’images hautement symboliques.
« Marche funèbre d’une tristesse infinie, Le Labyrinthe de Pan est une œuvre bouleversante, cruelle et tragique, dont le choc entre une réalité déliquescente et un imaginaire fantasque (que tous les personnages, hormis Ofelia, ne veulent pas voir) renvoie à notre propre aveuglement. Volontairement classique dans son désir de suspension d’incrédulité, tout entier porté par la sincérité et l’intégrité d’un Guillermo del Toro à l’humanisme indéfectible et au talent de conteur unique, Le Labyrinthe de Pan est à la fois une déclaration d’amour à cet imaginaire, magnifié par une mise en scène, une photo et un découpage qui confèrent au sublime, et un regard accablé, douloureux et très violent, sur un monde qui en a oublié l’absolue nécessité. » (Yannick Dahan, Positif n°549, novembre 2006)
Le Labyrinthe de Pan (El laberinto del fauno)
Espagne, Mexique, 2006, 1h52, couleurs, format 1.85
Réalisation & scénario : Guillermo del Toro
Photo : Guillermo Navarro
Effets spéciaux : Reyes Abades
Effets digitaux : Cafe FX
Musique : Javier Navarrete
Montage : Bernat Vilaplana
Décors : Eugenio Caballero
Costumes : Lala Huete
Maquillage : Pepe Quetglás
Production : Guillermo del Toro, Bertha Navarro, Alfonso Cuarón, Frida Torresblanco, Álvaro Augustín, Estudios Picasso, Tequila Gang, Esperanto Filmoj
Interprètes : Sergi Lopez (Vidal), Maribel Verdú (Mercedes), Ivana Baquero (Ofelia), Doug Jones (Pan), Alex Angulo (le médecin), Ariadna Gil (Carmen), Roger Casamajor (Pedro), Cesar Bea (Serrano), Federico Luppi (Casares), Manolo Solo (Garcès)
Présentation au Festival de Cannes : 27 mai 2006
Sortie en Espagne : 11 octobre 2006
Sortie au Mexique : 20 octobre 2006
Sortie en France : 1er novembre 2006
Remerciements à Wild Bunch
Ce site nécessite l'utilisation d'un navigateur internet plus récent. Merci de mettre à jour votre navigateur Internet Explorer vers une version plus récente ou de télécharger Mozilla Firefox. :
http://www.mozilla.org/fr/firefox