Billetterie

Le Salaire de la violence

Gunman’s Walk

de Phil Karlson , États-Unis , 1958

Ancien pionnier, le taciturne Lee Hackett (Van Heflin) tient son ranch d’une main de fer. Il élève ses deux fils à son image, dans la haine des Indiens et le culte des armes. Le cadet (James Darren) choisit un chemin pacifiste. Mais le fils aîné, Ed (Tab Hunter), accumule les rixes. Un jour, il commet l’irréparable. Alors qu'il est recherché par les autorités, son père s’élance à sa poursuite dans l’espoir de mettre un terme à sa folie meurtrière.

Salaire-de-la-violence

 

Drame familial, Le Salaire de la violence décrit la propagation de la haine et les mécanismes insidieux de la violence.

Lee Hackett appartient à cette génération d’hommes qui ont bâti leur empire l'arme au poing. Mais les temps ont changé et la force ne fait plus loi dans la vallée. Phil Karlson brosse le portrait d’un patriarche aux convictions brutales, incapable de s’intégrer à une société en quête d’apaisement. La haine est contagieuse et le fils, croyant marcher sur les traces de son père, sombre dans la violence.

À contre-emploi, Tab Hunter trouve, dans le personnage de Ed, son meilleur rôle. Idole à la beauté sage, l’acteur campe d’ordinaire l’amoureux transi ou l'éternel jeune premier. Entre la cruauté du personnage et ce visage lisse, presque enfantin, le contraste est saisissant.

Pour faire le récit de ce tragique héritage, Karlson n’épargne rien au spectateur. « Le cinéma de Phil Karlson tire son énergie peu commune des vertus de l’indignation. » (Michael Henry, Positif n°626, avril 2013). Cette hyperviolence n’est jamais gratuite, elle adopte le point de vue de ses victimes et interroge. Le cinéaste examine les origines de la violence, inhérente à l’histoire des États-Unis, à travers le destin brisé d’un fils et le sacrifice d’un père. Antiraciste convaincu, Karlson n’hésitera jamais à faire preuve d’une brutalité explicite pour servir ses propos, et subira plusieurs fois les foudres de la censure.

Oublié du grand public, Phil Karlson est pourtant une figure émérite du film noir. Cinéaste prolifique, spécialiste du film de série B, il abordera avec souplesse les registres les plus variés. Loin de son genre de prédilection, il signe avec Le Salaire de la violence un western psychologique à la mise en scène furieuse. On redécouvre aujourd’hui son œuvre surprenante, tumultueuse et militante.

Le Salaire de la violence (Gunman’s Walk)
États-Unis, 1958, 1h37, couleur (Technicolor), format 2.35
Réalisation : Phil Karlson
Scénario : Frank S. Nugent, Ric Hardman
Direction artistique : Robert Peterson
Photo : Charles Lawton Jr.
Musique : George Duning
Montage : Jerome Thoms
Décors : Frank Tuttle
Production : Fred Kohlmar, Columbia Pictures Corporation
Interprètes : Van Heflin (Lee Hackett), Tab Hunter (Ed Hackett), Kathryn Grant (Cecily "Clee" Chouard), James Darren (Davy Hackett), Mickey Shaughnessy (le deputy- sheriff Will Motely), Robert F. Simon (le sheriff Harry Brill), Edward Platt (Purcell Avery)
Sortie aux États-Unis : juillet 1958
Sortie en France : 6 février 1959

Remerciements à Park Circus et Sony Pictures

 

Séances
Icone Billet 17 ACHAT  lu 16 à 13h30 - Institut Lumière
En présence de Bertrand Tavernier

 

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