Les Aristochats

Premier long métrage réalisé après la disparition de Walt Disney, qui avait approuvé le projet quelques années plus tôt, Les Aristochats est confié à Wolfgang Reitherman, collaborateur de longue date, devenu directeur de l’animation des studios. L’enjeu est de taille : poursuivre l’héritage du maître et se montrer à la hauteur des grandes productions Disney.

Pour la toute première fois, les studios plantent leurs décors en France. Dans ce Paris de début de siècle, Duchesse et ses petits, Marie, Berlioz et Toulouse, sont des aristochats aux manières irréprochables, dont les patronymes rendent hommage à la grande Maria Callas, au peintre Henri de Toulouse-Lautrec et au compositeur Hector Berlioz. Abandonnés à leur sort, ces chats plus habitués aux salons qu’aux épreuves du monde doivent retrouver le chemin de leur maison. Ils pourront compter sur l’aide d’un matou roublard et bon vivant, Thomas O’Malley, inspiré de l’acteur Clark Gable. Ce chat de gouttière rusé et intrépide mènera sa joyeuse bande à travers un Paris canaille et haut en couleur. Loin des grands boulevards, ils arpentent les toits parisiens à la découverte du cœur battant de la capitale bohème.

Le public est au rendez-vous et accueille chaleureusement Les Aristochats. La critique se montre plus partagée et reproche au studio, soucieux de préserver la patte Disney, d’emprunter les recettes bien rodées de ses précédents longs métrages.

Mobilisant deux cent cinquante animateurs pour les quelques trois cent vingt-cinq mille dessins nécessaires, Les Aristochats séduit grâce à une animation léchée, une atmosphère jazzy et une ribambelle de personnages secondaires attachants : oies britanniques, chiens militaires zélés ou chats jazzmen venus du monde entier. Reitherman et son équipe travailleront quatre années durant sur cette épopée féline, pour livrer ce qui deviendra un véritable classique Disney.