Les Chariots de feu

Jusqu’à ce premier long métrage pour le cinéma, son réalisateur Hugh Hudson travaillait dans la publicité, aux côtés de Ridley Scott. Ce premier film, il le réalise à l’âge de 45 ans, au moment où le cinéma britannique vit de profonds bouleversements, partagé entre un cinéma grand public à la conquête d’une audience internationale et un autre axé sur l’étude des problèmes sociaux nationaux.

De 1919 aux Jeux olympiques de 1924 à Paris, Les Chariots de feu retrace l’authentique parcours de deux athlètes britanniques, Harold Abrahams et Eric Lidell, qui remporteront respectivement le 100 et le 400 mètres.

Dans le Royaume-Uni des collèges, des canotiers et des costumes blancs, le sport de compétition est une école de courage et de volonté, qui porte des valeurs morales et éducatives. Mais les préjugés sont tenaces et les usages aristocratiques bien installés. L’amateurisme est seul admis et Abrahams, s’adjoignant les services d’un entraîneur professionnel extérieur au collège, déclenchera les foudres de sa direction. Deux générations s’affrontent.

Les Chariots de feu, dont le titre est tiré du poème "Jérusalem" de William Blake, est un film lyrique, sur l’effort, l’amitié, le devoir et le courage. Il traite le sport dans toute sa dimension historique, sociale et politique.

Le film, succès international, est récompensé par quatre Oscars, dont celui du meilleur film. En France, Les Chariots de feu est reçu de façon plus tiède par la critique qui y voit un film de droite, éloge de la politique thatchérienne en cours. Pour Hugh Hudson, il n’en est pas question : « Le film rejette nettement le conservatisme, mais il affirme aussi que certains idéaux méritent d’être préservés. […] Je crois que l’on sympathise avec l’effort de ces deux hommes pour s’extraire du bourbier. Les Chariots de feu n’est pas un film passéiste à la gloire des valeurs britanniques. C’est un film sur les valeurs humaines. »