Sarah Bernhardt, le défilé des suffragettes ou encore l’homme-oiseau, qui s’élance du haut de la tour Eiffel, Paris 1900 est un voyage au cœur de la Belle Époque. Dans ce film de montage, Nicole Védrès assemble les vues de ces événements qui rythmaient le quotidien des Parisiens qu’elle relie par une narration ingénieuse et pleine d’humour. Journaliste et femme de lettres, c’est son album Images du cinéma français, publié en 1945, qui lui ouvre les portes du cinéma documentaire. Le producteur Pierre Braunberger, séduit par son ton particulier, lui confie la réalisation de ce qui devait être à l'origine un ensemble de scènes comiques.
Avec son assistant Alain Resnais, Védrès visionne les stock shots et emprunte ses séquences à quelque quatre cents documents, tous tournés entre 1896 et 1914.
Le film, en deux temps, trouve son équilibre. La première partie, légère, c’est le Paris tourbillonnant de la Belle Époque, avec ses vedettes et sa vie mondaine. La seconde partie, au contraire, c’est l’inquiétude de la guerre à venir, la lutte des classes, et sur les quais, les trains de soldats prêts à partir. L’image est terrible, forte de ce que le spectateur sait, et que les protagonistes ignorent.
À sa sortie, Paris 1900 est un franc succès. La critique pourtant, interroge la légitimité historique du film. Bazin le défendra avec conviction : « Le cinéma est une machine à retrouver le temps pour mieux le perdre. Paris 1900 marque la naissance de la tragédie spécifiquement cinématographique : celle du Temps deux fois perdu. » (L’Écran français, n°118, 30 septembre 1947).
Védrès fait revivre, l’espace d’un instant, l’esprit d’une époque, un état du monde, un certain air d’un certain temps. « Paris 1900 nous enrichit de l’essentiel : ce stupéfiant sentiment de contact direct, de familiarité, d’intimité, que seul le cinéma autorise, avec une société pourtant défunte […]. Ce passé devient notre passé. Nous croyions savoir, maintenant nous avons été témoins.» (Barthélemy Amengual, Les Cahiers de la cinémathèque n°62, mars 1995)
Paris 1900
France, 1947, 1h22, noir et blanc, format 1.37
Réalisation : Nicole Védrès
Assistant réalisation : Alain Resnais (non crédité)
Scénario : Nicole Védrès, d’après une idée de Pierre Braunberger
Musique : Guy Bernard
Montage : Myriam, Yannick Bellon
Production : Panthéon Productions, Pierre Braunberger
Interprètes : Claude Dauphin (narrateur)
Présentation au Festival de Cannes : septembre 1947
Sortie en France : 25 février 1948
Remerciements aux Films du Jeudi
Restauration 2K par les Films du Panthéon avec le soutien du CNC au Laboratoire Eclair pour l'image et au studio L.E Diapason pour le son
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