Superproduction des années 1970, Rencontres du troisième type est le quatrième long métrage de Steven Spielberg, alors âgé de 30 ans. Le tournage est international, les effets spéciaux de Douglas Trumbull feront date, la photo de Vilmos Zsigmond sera récompensée d’un Oscar, la musique de John Williams entêtera la planète… Pour autant, Spielberg signe un film profondément personnel.
Alors que les années 1950, à la seule exception du Jour où la Terre s'arrêta (Robert Wise, 1951), montraient la vie extra-terrestre comme une menace pour la Terre et ses habitants (allégorie du communisme en pleine guerre froide), Spielberg présente une civilisation pacifiste, porteuse d’un message de progrès. Aucun cliché habituel de la science-fiction n’est utilisé : pas de panique, pas de héros extraordinaire.
François Truffaut, qui campe ici le scientifique Claude Lacombe, disait de Spielberg qu’il avait « un don très spécial pour donner de la plausibilité à l’extraordinaire ». Et c’est là toute la grâce et la poésie du film : le quotidien apparaît comme angoissant, parfois fantastique, alors que les scènes fantastiques semblent, elles, très quotidiennes et banales.
« Avec la guerre froide et l’absence de dialogue entre Russes et Américains, avec le scandale du Watergate et la prochaine destitution de Nixon, il existait un défaut abyssal de communication entre les gens et les peuples. […] Avec Rencontres du troisième type, j’essayais pour la première fois de dire que si une communication est possible avec les extraterrestres, nous devrions a fortiori parvenir à communiquer entre nous. C’est l’un de mes films les plus chargés d’espoir. » (Spielberg, cité par Richard Schickel, Steven Spielberg – Une rétrospective, éd. de La Martinière). Pour François Guérif, « cette soucoupe, jouet scintillant aux dimensions d’une montagne, c’est la plus belle des conclusions à la quête d’un film qui commençait en nous montrant un enfant partir sur la route pour répondre à un appel inconnu. » (Jeune Cinéma n° 110, avril-mai 1978)
Ainsi Rencontres du troisième type devient le film manifeste de la SF humaniste au cinéma.
Film présenté en version director's cut à l'occasion de son quarantième anniversaire, en avant-première de sa ressortie le 13 décembre au cinéma Grand Action, Paris.
Rencontres du troisième type - director's cut (Close Encounters of the Third Kind - director's cut)
États-Unis, 1977, 2h17, couleurs (Metrocolor), format 2.35
Réalisation & scénario : Steven Spielberg
Photo : Vilmos Zsigmond
Effets spéciaux : Douglas Trumbull
Musique : John Williams
Montage : Michael Kahn
Décors : Joe Alves, Dan Lomino
Costumes : Jim Linn
Production : Julia Phillips, Michael Phillips, Columbia Pictures, EMI Films
Interprètes : Richard Dreyfuss (Roy Neary), François Truffaut (Claude Lacombe), Teri Garr (Ronnie Neary), Melinda Dillon (Jillian Guiler), Bob Balaban (David Laughlin), Lance Henriksen (Robert), Warren Kemmerling (Wild Bill), Roberts Blossom (le fermier), Philip Dodds (Jean-Claude), Cary Guffey (Barry Guiler), Shawn Bishop (Brad Neary), Adrienne Campbell (Silvia Neary), Justin Dreyfuss (Toby Neary), Merrill Connally (l’attaché militaire), George DiCenzo (le major Benchley)
Sortie aux États-Unis : 14 décembre 1977
Sortie en France : 24 février 1978
Remerciements à Park Circus
Restauration 4K sous la direction de Steven Spielberg par Sony Pictures Entertainment à partir du négatif original. Scan par Cineric laboratory et restauration par Prasad Group (Inde). Restauration sonore par Deluxe Audio à Hollywood.
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