« Ne nous accusez pas d’être pessimistes, les gens heureux n’ont pas d’histoire. » Le ton de Retour à la vie est donné dès l’ouverture.
Pour ce premier film à sketches français de l'après-guerre, quatre réalisateurs ont été réunis pour traiter d’un thème particulièrement difficile : la réadaptation à la vie civile des prisonniers de guerre, le retour à une existence qui les avait oubliés. Certes inégaux, les sketches sont tour à tour émouvants, cinglants… Quant au Retour de Jean, signé Clouzot, il est d’une rare noirceur.
Ancien professeur, Jean Girard n’attend plus grand-chose de la vie. Blessé à la jambe à la suite d'une tentative d’évasion, il vit dans une pension de famille. Lorsqu’il découvre dans sa chambre un soldat allemand en fuite, il décide de le cacher, voyant en lui une autre victime de la guerre. Mais l’homme se révèle être un bourreau nazi.
Le Retour de Jean ne dure qu’une vingtaine de minutes. À peine plus d’un quart d’heure pour installer une ambiance, un décor et pour essayer de comprendre le mécanisme psychique qui transforme un homme en bourreau. Et c’est sur Louis Jouvet – qui excelle ici - et Jo Dest que reposent cet exercice de style et de psychologie, cette réflexion sur le mal, l’abjection et l’acte de « torturer tous les jours comme on vient au bureau ». Le Retour de Jean, essentiel et glaçant, sera la dernière confrontation de Clouzot avec la Libération.
« Comment un homme qui pouvait être le meilleur époux, le père le plus attentif, le collègue le plus agréable, le voisin le plus charmant a-t-il pu devenir un rouage indispensable de la machine à dévorer les hommes ? Jamais avant et, peut-être, jamais depuis la question n’a été posée avec une telle limpidité, sans sentimentalisme aucun, mais au contraire dans sa nudité la plus absolue et, donc, la plus obscène. On se trouve ici tout près de Jean-Paul Sartre et la réflexion est extraordinaire de maîtrise, d’intelligence et de profondeur. Pourquoi ? Comment ? Il n’y a pas de pourquoi et pas davantage de comment. Et c’est justement là ce qui glace le sang. » (Pascal Mérigeau, extrait du catalogue de France Cinéma 1998).
Retour à la vie
France, 1949, 2h, noir et blanc, format 1.37
Le Retour de Tante Emma
Réalisation : André Cayatte
Scénario & dialogues : Charles Spaak
Photo : René Gaveau
Musique : Paul Misraki
Montage : Léonide Azar
Décors : Emile Alex
Interprètes : Bernard Blier (Gaston), Jane Marken (Tante Berthe), Lucien Nat (Charles), Héléna Manson (Simone), Nane Germon (Henriette), Mme de Revinsky (Tante Emma)
Le Retour d'Antoine
Réalisation : Georges Lampin
Scénario & dialogues : Charles Spaak
Photo : Nicolas Hayer
Musique : Paul Misraki
Montage : Léonide Azar
Interprètes : François Périer (Antoine), Patricia Roc (le lieutenant Evelyne), Tanis Chandler (le capitaine Betty), Gisèle Préville (Lilian), Janine Darcey (Mary), Max Elloy (le barman)
Le Retour de Jean
Réalisation : Henri-Georges Clouzot
Scénario & dialogues : Henri-Georges Clouzot, Jean Ferry
Photo : Louis Page
Musique : Paul Misraki
Montage : Monique Kirsanoff
Décors : Max Douy
Interprètes : Louis Jouvet (Jean Girard), Monette Dinay (Juliette), Noël Roquevert (le commandant), Jean Brochard (l'hôtelier), Léo Lapara (Bernard), Maurice Schutz (le vieux), Jo Dest (l'Allemand), Louis Florencie (le commissaire), Georges Bever (le père de famille), Jeanne Pérez (la mère de famille), Cécile Dylma (la serveuse)
Le Retour de René
Réalisation : Jean Dréville
Scénario & dialogues :Charles Spaak
Photo : Nicolas Hayer
Musique : Paul Misraki
Montage : Claude Ibéria
Décors : Emile Alex
Interprètes : Noël-Noël (René), Madeleine Gérôme (la jeune veuve), Suzanne Courtal (la concierge), Jean Croué (Oncle Hector), François Patrice (le trafiquant), Lucien Guervil (le vieux garçon), André Carnège (le colonel), Paul Azaïs (le capitaine), Jacques Mattler (le délégué), André Bervil (le barman)
Le Retour de Louis
Réalisation : Jean Dréville
Scénario & dialogues :Noël-Noël
Photo : Louis Page, Marcel Weiss
Musique : Paul Misraki
Montage : Boris Lewin
Décors : Emile Alex
Interprètes : Serge Reggiani (Louis), Anne Campion (Elsa), Cécile Didier (Mme Froment), Elisabeth Hardy (Yvonne), Paul Frankeur (le maire), Léonce Corne (Virolet), André Darnay (l'instituteur), Lucien Frégis (l'épicier), Léon Larive (Jules)
Production : Jacques Roitfeld, Les Films Marceau
Sortie en France : 14 septembre 1949
Remerciements au distributeur Les Acacias et à TF1 Studio
Restauration 2K par TF1 STUDIO et Hiventy, avec le soutien du CNC, à partir du négatif image nitrate, d’un contretype nitrate et d’un négatif son nitrate.
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