The Shape of Water

Pour son nouveau film The Shape of Water, Guillermo del Toro retrouve les êtres qu’il aime sans doute le plus, les monstres, dans un film qu’il décrit lui-même comme un « conte de fées fantastique ».

Lorsqu’Elisa, jeune femme muette et solitaire, découvre cet homme-poisson, le dernier de son espèce, elle est bien plus fascinée qu’effrayée. Une relation naît entre ces deux êtres, isolés du monde qui les entoure. Et quand l’agent fédéral Strickland décide qu’il faut se débarrasser de l’homme-amphibie, la jeune femme l’affronte.

Dans la lignée des précédents films de Guillermo del Toro, The Shape of Water est une fable onirique et poétique. Le cinéaste laisse exploser son amour des monstres et du cinéma fantastique des années 1950, avec cette créature campée par Doug Jones (fidèle de l’univers de l'auteur) qui n’est pas sans rappeler celle de Jack Arnold dans L'Étrange Créature du lac noir. Ici, comme dans les classiques du genre, la monstruosité peut revêtir bien des visages humains, et l’humanité, d’étonnantes formes étrangères. De nouveau, le cinéaste signe un film plastiquement parfait, baigné dans une teinte bleu-vert froide et rétro, sublimé par la musique d’Alexandre Desplat.

« When he looks at me, he doesn’t know how I am incomplete. He sees me as I am », confie, en langue des signes, Elisa, à propos de la créature. Critique sociale, fable sur l’acceptation, mais aussi histoire d’amour, The Shape of Water enchantera.