Vive le sport !

Dans sa quête de reconnaissance, Harold Lamb travaille sans relâche, répétant une poignée de main et une phrase d’accroche empruntée à son film favori The College Hero. Loin d’impressionner les foules, il est l’objet de toutes les moqueries et exaspère même la jeune Peggy (incarnée par sa fidèle partenaire Jobyna Ralston), dont il est épris. Dans cette université férue de football, un grand match fournira à Harold l’occasion de regagner l’estime de tous.

Avec ce college movie, Harold Lloyd établit quelques-uns des principes du genre et signe l’un des plus grands succès du cinéma muet. Le film connaît un engouement tel que les comédies sportives se multiplient et que Buster Keaton produit, deux ans plus tard, son propre film intitulé Sportif par amour (College).

Harold Lloyd imagine un antihéros sympathique, toujours prompt à se mettre dans l’embarras. Typiquement lloydien dans ses ambitions sociales, Harold Lamb est un Américain moyen qui compense sa médiocrité par un enthousiasme à toute épreuve.

« Avec Harold Lloyd, on retrouve l’insignifiance triomphante. Tout le comique de Lloyd tient dans la lutte qui oppose un être banal, désarmé, modeste mais obstiné, à un monde de violence et de force. C’est la victoire du bourgeois sur le désordre, de la faiblesse et la maladresse sur la brutalité et l’instinct. » (Pierre Marcabru, Arts n°955)

Comédie de caractère servie par une avalanche de gags, Vive le sport ! mérite sa place au panthéon des films burlesques. La Library of Congress l’inscrit au National Film Registry en 1990, et l’American Film Institute lui décerne la 79^e place dans sa liste des cent meilleurs films comiques.