Billetterie

Wanda

de Barbara Loden , Etats-Unis , 1970

Dans une ville minière de Pennsylvanie, Wanda (Barbara Loden) mène une vie qu’elle n’a pas choisie. Lasse, elle abandonne son époux et ses enfants. Sans emploi ni perspectives, elle se noie dans l’alcool. Un jour, elle rencontre Norman (Michael Higgins), un criminel de bas étage. Elle s’enfuit avec lui et devient sa maîtresse et sa complice.

Wanda-1

 

Film unique à bien des égards, Wanda marque le passage de l’actrice Barbara Loden derrière la caméra. Dans ce drame ordinaire, elle raconte la dérive d’une femme, sa fuite en avant dans une Amérique grise et sans âme. Aux bras d’un Roméo de passage, Wanda se laisse porter, ne s’émancipe pas. Ensemble, ils forment un duo médiocre, sorte d’anti-Bonnie & Clyde. Loin des modèles féminins triomphants, le film est à contre-courant : en pleine révolution féministe, la subversion de Wanda, c’est son inertie.

Loden prête ses traits à Wanda, son double. « Personne d’autre que moi ne pouvait jouer ce rôle […]. J’ai eu la chance de partir, mais pendant des années j’ai été comme Wanda, une morte vivante. », confie-t-elle à Michel Ciment (Positif n°168, avril 1975). Entre la femme et l’héroïne, la limite est incertaine : Wanda est, pour la cinéaste, le rôle de sa vie. En 1980, Marguerite Duras s’entretient avec Elia Kazan, époux de Barbara Loden, trois mois seulement après la disparition de la réalisatrice. Elle lui dira : « Je considère qu’il y a un miracle dans Wanda […]. Il y a une coïncidence définitive entre Barbara Loden et Wanda.» (Cahiers du cinéma n°318, décembre 1980)

Ce projet intime, la réalisatrice le porte à bout de bras. Cinéaste autodidacte, elle tourne dans une indépendance totale, avec un budget dérisoire et une équipe réduite à l’essentiel. Wanda puise dans ce cinéma-vérité que la réalisatrice affectionne tant. La mise en scène est crue, criante de justesse, et la fiction va de pair avec le documentaire.

Présenté à Venise en 1971, le film remporte le Prix international de la critique. Malgré les louanges, Wanda est à peine distribué en salles et restera longtemps invisible. En 2003, l’actrice Isabelle Huppert rachète les droits du film et lui offre une nouvelle sortie française.

« Wanda est un film où l’on a froid, où une gifle fait mal longtemps, où l’on a peur d’oublier l’ordre qu’on vous donne » (Bertrand Tavernier & Jean-Pierre Coursodon, 50 ans de cinéma américain, Omnibus). Barbara Loden signe avec cet unique film un autoportrait brut, une œuvre inclassable et, pourtant, fondamentale.

 

Wanda
Etats-Unis, 1970, 1h37, couleur, format 1.37
Réalisation & scénario : Barbara Loden
Photo : Nicolas T. Proferes
Montage : Nicolas T. Proferes
Production : Harry Shuster, Foundation for Filmakers
Interprètes : Barbara Loden (Wanda Goronski), Michael Higgins (Norman Dennis), Dorothy Shupenes (la sœur), Peter Shupenes (le beau-frère), Jerome Thier (John), Marian Thier (Mlle Godek), Anthony Rotell (Tony)
Présentation à la Mostra de Venise : septembre 1970
Présentation au Festival de Cannes : mai 1971
Sortie en France : 16 juillet 2003

Remerciements aux Films du Camélia
Restauration par Les Films du Camélia

 

Séances
Icone Billet 17 ACHAT  ma 17 à 21h - Lumière Terreaux
En présence de Luc Dardenne

Icone Billet 17 ACHAT  me 18 à 20h Neuville-sur-Saône
En présence de Lolita Chammah

Icone Billet 17 ACHAT  ve 20 à 21h30 - Pathé Bellecour

 

 

Ce site nécessite l'utilisation d'un navigateur internet plus récent. Merci de mettre à jour votre navigateur Internet Explorer vers une version plus récente ou de télécharger Mozilla Firefox. :
http://www.mozilla.org/fr/firefox